LE PEUPLE DES MAREES [LITTERATURE] - INVOLIB002

from Invocat

Le Peuple des Marées, Initiation d’un Monde Nouveau


Format A5, reliure carré-collé
Première édition de 50 exemplaires
Impression N&B, 348 p., texte et illustrations
Couverture pelliculée couleur
ISBN : 9782956093916
Prix : 14€ TTC + frais de port

INVOLIB002 pour Invocat, azqs.com/invocat

Fable moraliste, voyage initiatique onirique ou réalité scientifique ? Le Peuple des Marées est une embarcation des profondeurs vers la surface, de la surface vers les profondeurs ou le voyage entre les mondes pour la conscience de la traversée, l'initiation d'une destinée voilée ou un remède d'un séjour trop poussé dans les strates lointaines. De la Clarté vers la Puissance.


Extrait :

Le texte que vous allez découvrir dans ce présent ouvrage, en suite à cette brève introduction, est une retranscription dactylographiée, mot pour mot, d’un enregistrement sonore ayant été probablement dégradé en raison de sa conservation incertaine. [...]

[…] Concernant ce document, après ce rapide contexte, nous y entendons (ici dorénavant, nous pouvons lire) ce qu'il s'apparente à la forme d'un journal de bord d’un homme inconnu. Ce dernier relate son parcours à la recherche d’une mystérieuse tribu cachée, qui selon ses propres paroles, se nommerait le Peuple des Marées. Cette tribu semblerait constituée d’humanoïdes à la frontière de notre espèce avec certains traits du règne sauvage animal sous-marin et placerait ainsi ces individus à la croisée de l’humanité et la bestialité. Cet enregistrement sonore est ainsi le témoignage de cet homme inconnu (nous avons évidemment pu établir son sexe au timbre de sa voix sur la bande sonore) ne se présentant ni d’Ève ni d’Adam, ni d’autres personnes d'ailleurs, mais déclame immédiatement son carnet de notes sur ce Peuple des Marées qu’il a rencontré et avec lequel il aurait échangé, cohabité et semble-t-il bien plus encore.[...]

[…] Et puis un jour, les rêves s’en trouvent altérés. À force de chercher les obstacles plutôt que les objectifs à atteindre, ce sont d’autres divinités qui me sont apparues dans mon champ de vision modifié. J’avais l’image récurrente d’un peuple sauvage aussi fluide que les eaux marines, capable de s’abaisser ou de s’élever selon l’ordonnancement de l’astre convoité des poètes qui vivent hors des temps de la normale société. Je sentais que ce peuple vivait caché et avait traversé les époques, dont certains représentants faisaient régulièrement surface dans l'apparente réalité. À la fois émergé et lové au fond des eaux, le Peuple des Marées envoyait régulièrement des missionnaires fouler les continents proches ou éloignés. Certains anonymes et d’autres reconnus parmi leurs semblables, ils avaient tous la particularité de se matérialiser à ceux qui croyaient en leur existence. J’entendais maintenant leurs paroles dans ma tête et j’orientais mes études à comprendre le Peuple des Marées car je me sentais sur le même plan vibratoire que ces hominidés qui avançaient masqués.

Je parcourais les routes de tous ces documents, œuvres en tout genre qui me parlaient au cœur et à l'esprit, je recoupais les informations, indices ou toutes autres intuitions qui faisaient état de cette tribu mythologique, ne serait-ce qu’une infime allusion dans le texte ou dans mes pensées qui s'éclaircissaient (ou s'embrumaient dans mes songes ?). Selon certains témoignages, elle existait réellement. Cachée parmi les végétaux comme de nombreuses espèces vivantes encore inconnues de nos yeux et nos pensées. D’autres rapportaient qu’il s’agissait là d’une légende, d’un fantasme auquel seuls les enfants crédules peuvent y accorder la croyance ou la naïve fantaisie. Ce peuple était décrit et ressenti comme libre. Libre de toute volonté extérieure qu’elle soit bénéfique ou malsaine. Leur destinée leur appartenait que ce soit dans l’élévation ou la chute. Ils étaient maîtres de leurs voi[e]x. Je ressentais l’envie de me confondre parmi ce peuple, de toucher du doigt leur réalité, d’éclairer mon objectif et comprendre ma position dans l’univers si vaste qu’il en devenait terrifiant dans les moments trop présents de troubles et de réflexion.

C’est pourquoi ce Peuple des Marées m’interpelle, me questionne, me trouble et déclenche des guerres dans mon âme névrosée, maladive et incomplète, ce produit du Centre dans lequel je tournois. Celui que je subis ou que je me construis, malgré moi ou sous ma propre volonté. Ce Centre où l'ennui et la souffrance règnent, le tout distillé à doses concentrées pour accepter la Première Douleur. Je sais par avance qu’il est possible que je n’arrive pas à gagner leurs sommets. Est-ce un échec pour autant si j’ai appris sur la route ? Je ne sais pas encore si je pourrai me détacher autant de cette peur néfaste de l’échec, de ma jalousie personnelle de ceux qui y sont arrivés, je le crois, avant moi.

Je pars donc en conquête de ce peuple à partir d’aujourd’hui et fixe mon calendrier à la lumière des événements qui vont se produire sans connaître leur finalité mais en y explorant une voie qui m’apportera d’autres questions et, poursuivre ce ricochet jusqu’au dernier rebond, celui où la pierre commence sa descente et va bâtir une nouvelle route parmi les autres ou juste se faire draguer par les filets de nos machinations. […]

[…] Avant de partir à la recherche de ce peuple de fantômes (d'ailleurs je ne savais toujours pas où les chercher), il fallait que j’ordonne bon nombre de choses dans ma vie chaotique. Partir à l’aventure nécessite un minimum de rigueur pour ne pas s’échouer dans les premiers périls rencontrés. Entre risques et dangers, la Frontière est mince pour l’inexpérimenté enthousiaste. Malgré la volonté, il est possible de s’épuiser rapidement et ainsi provoquer prématurément la fin de son voyage avant même de l’avoir commencé. Je devais débuter en allégeant mon sac et mon esprit pour mieux voyager comme l’adage le stipulait. Faire un tri pour arriver à une condition plus légère, apte à être rapidement opérationnel dans n’importe quelles galères qui, je le savais par avance, seraient nombreuses et potentiellement meurtrières si je n’y prêtais attention guère. Jusque là, j’avais réussi à débusquer ce qui n’était pas vital. Même ce qui était plutôt toxique. De manière consciente ou non, toujours selon cette boussole interne. […]

[…] J'arrivais enfin au carrefour de la traversée, je le sentais, à la croisée de ces deux mondes qui se côtoient sans jamais se mêler au premier regard, et pourtant, dont les passerelles reliant l’un à l’autre sont aussi nombreuses que les bretelles de ces immenses autoroutes marquant l’entrée de ce curieux paysage à la périphérie des villes. Décor si particulier mais vision récurrente de ces grandes métropoles. L’endroit était paisible, je ne l’étais pas moi même. Tout semblait complètement naturel, ou alors encore artificiel. La Marche m’avait beaucoup fatigué et le moindre choix s’emmêlait dans une spirale de nœuds, se démêlant pour passer d’un état de corde souple à celui de chemin barricadé et barbelé, m’empêchant alors de prendre ne serait-ce qu’une moindre décision. Le temps était venu de faire une pause et de se rassembler. […]

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